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Le bien commun par-delà les impasses

Saint-Augutin, 17/08/2017, 352 p., 20 euros
Paul Dembinski et Jean Claude Huot (dir.), colloque unversité de Fribourg (Suisse)
Le bien commun par-delà les impasses

L’ouvrage "Le bien commun par-delà les impasses" est issu d’un colloque organisé à l’Université de Fribourg (Suisse) en septembre 2015. Comme ce colloque, l’ouvrage, publié sous la direction de Paul Dembinski et Jean-Claude Huot, respectivement économiste et agent pastoral, cherche à croiser le regard d’universitaires et de professionnels de terrain sur un terme central de l’enseignement social catholique mais abondamment repris en-dehors des seuls cercles ecclésiaux. Cette alternance entre approches spéculative et pratique se retrouve dans la structure retenue pour regrouper les différentes contributions. Ainsi, la première et la deuxième parties de l’ouvrage cherchent à cerner plus précisément la notion de bien commun et à analyser les courants de pensée liés à ce concept. La troisième et la quatrième parties sont, quant à elles, concentrées sur des réalisations pratiques et s’interrogent sur les actions concrètes à mener pour promouvoir le bien commun.

Les portes d’entrée dans cet ouvrage sont variées à l’image des contributeurs. Celui qui cherche une réflexion sur les fondements philosophiques du bien commun trouvera des pistes de réponses stimulantes dans la contribution de Mathias Nebel. La perspective économique est pleinement présente par la mise en regard du bien commun avec les théories des économistes classiques dans le texte de Stefano Zamagni. La théologie est intégrée aux autres disciplines et propose une lecture à la fois morale et spirituelle de la notion, à travers une contribution de Thierry Collaud.

Au-delà de la pluralité des champs académiques mobilisés, on peut retenir de l’ouvrage qu’il ne s’est pas concentré uniquement sur une perspective occidentale. Ainsi la contribution de Lawrence Pius Dorairaj analyse, par exemple, les liens entre le bien commun et la pensée de Gandhi. A cette ouverture interculturelle, s’ajoute l’ouverture œcuménique visible de la préface (rédigée par l’évêque catholique Charles Morerod) à la postface (signée par Justin Welby, primat de la communion anglicane).

Si on peut regretter la trop grande variété des approches dans un espace si restreint, cet ouvrage constitue une porte d’entrée bienvenue sur le thème du bien commun et une invitation au débat à propos d’une notion dont on redécouvre aujourd’hui la pertinence.

Jacques-Benoît Rauscher, op