Ce petit ouvrage se présente comme un guide pratique de la doctrine sociale de l’Église. De manière fort pédagogique, chaque chapitre comporte des questions « pour se chauffer les méninges », des extraits bien choisis d’encycliques ou d’autres textes papaux pour servir de références, des propositions de sujets précis à débattre en groupe à propos de ces textes, un résumé pour clarifier et des « questions à se poser avant d’aller voter » pour faire réfléchir sur le plan politique sans choix partisan prédéterminé.
Bien qu’il fut publié en mars 2022 avant les élections nationales françaises, le livre se lit aussi bien aujourd’hui qu’alors. Avec ce support, tous ceux qui veulent découvrir les grands axes de la doctrine sociale de l’Église - ou plus exactement la richesse de sa réflexion - pourront le faire à leur rythme, seul ou en groupe, de façon pragmatique. N’importe quel groupe qui se constitue pour échanger sur ce sujet trouvera dans ce livre la ressource nécessaire et les outils les plus utiles.
Le premier chapitre fournit des repères historiques clairs sur la manière dont s’est constituée progressivement la doctrine sociale depuis 120 ans. Les chapitres 2 à 5 font découvrir quatre grands principes de la doctrine sociale : dignité, bien commun, solidarité, subsidiarité. Évidemment, dans un format aussi court, l’argumentation choisie peut sembler parcellaire. Par exemple la notion de dignité de la personne humaine n’est pas seulement issue de la réflexion sur la guerre et la violence comme pourrait le laisser croire le chapitre 2 à la première lecture. Plus loin, Jacques-Benoît Rauscher utilise quatre figures types de l’étranger dans la bible et la tradition pour introduire le principe d’hospitalité et de solidarité d’une façon intéressante dans le contexte d’aujourd’hui.
Le chapitre 6 « l’écologie, tout est lié » montre à quel point ces principes généraux de la doctrine sociale sont articulés les uns par rapport aux autres. Ce chapitre commente notamment l’encyclique Laudato Si’ du pape François, faisant de l’écologie un lieu de convergence et non pas un thème parmi d’autres de la pensée de l’Église.
Le dernier chapitre traite de l’engagement politique en choisissant l’angle principal d’une réflexion sur l’engagement personnel. Il met en évidence la pensée de Jean-Paul II sur les « structures de péché » davantage que les notions essentielles de fraternité et de dialogue social que François a développées dans son encyclique Fratelli Tutti, laquelle dessine l’espérance d’une option théologique en prise directe avec les « tendances du monde actuel qui entravent la promotion de la fraternité universelle ». Fratelli Tutti évoque de nombreuses conséquences dans différents champs de la politique qui font l’actualité et qui auraient avantageusement illustré ce chapitre autant que les autres.
Jacques Debouverie
